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Journées européennes du patrimoine: "Trou à diable", "Ravine des femmes", "Plage du massacre" ... d’où viennent les noms de nos lieux-dits ?

La toponymie, ou l'étude de l'origine des noms des lieux-dits, est une immersion dans une compréhension renouvelée du territoire. L'objectif est d'améliorer l'appropriation du territoire par ses habitants, une gestion plus fine par les aménageurs publics et privés, tenant compte des caractéristiques physiques, topographiques, hydrologiques mais aussi historiques et sociologiques du territoire. Mais également de ses contraintes, en particulier en matière de risques naturels. Le Parc national, dans sa démarche territoriale de partenariat avec les collectivités et les acteurs du territoire, a donc choisi d’investir ce champ peu exploré pour l’instant.

Des lieux-dits comme "Trou à diable", "Ravine des femmes", "Plage du massacre", "Mare au punch", "Grande-ravine", "Morne soldat ou Pont soldat" ou "Ravine désolée", "Moscou"… sont autant de marqueurs d’épisodes historiques ou symboliques, de lieux particuliers, d’éléments climatiques qui définissent des portions du territoire et en donnent des clés d’usage et/ou de gestion.

Ainsi, nos anciens avaient coutume de dire "avan ou constwi, chèché chimen a dlo la" (avant de construire ta maison, comprends l’écoulement de l’eau) faute de quoi vous vous exposez aux inondations.

Journées européennes du Patrimoine - Trois-Rivières
Journées européennes du Patrimoine - Trois-Rivières

La toponymie, à la confluence de différentes expertises
 

La toponymie se situe donc à la confluence de différentes expertises: cartographie, archéologie, hydrologie, histoire, anthropologie… Elle fait donc l’objet de dynamiques importantes d’appropriation, voire de patrimonialisation.

 

Après une étude pilote sur la commune de Vieux-Habitants en 2020 et la coupure liée à la pandémie Covid-19, la commune de Trois-rivières a souhaité proposer son territoire pour une nouvelle étude, débutée fin 2022.

 

Collecte de témoignages

 

La méthodologie proposée s’articule en deux phases : la première, sur une base documentaire large (archives et cartographies), est en voie d’achèvement et fait actuellement l’objet de restitutions.

Tout d’abord à divers partenaires institutionnels DAC, Région, Département, Communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre, Université des Antilles, La Poste qui mène actuellement les opérations du nouvel adressage).
Restitution ensuite au grand public. Compte tenu de la définition de la toponymie, il n’est pas surprenant que cette restitution publique s’inscrive dans le cadre des 41e journées européennes du patrimoine.


La seconde phase consistera en une enquête de terrain qui sera menée en partenariat avec l'université des Antilles. Il s'agira de collecter des témoignages des résidents, des histoires de vie afin de confronter les mémoires écrites et orales, synthétiser les connaissances et mieux les valoriser (recherche, tourisme...).

Daniel Sylvestre