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Les herbiers marins forment de grandes prairies sous marines. Ces plantes sont des phanérogames, c’est à dire des plantes possédant des graines, et non des algues comme on pourrait le penser de prime abord. En Guadeloupe, on retrouve dans nos eaux plusieures espèces d'herbier, les deux principales sont l’herbe à lamantin « Syringodium filiforme » et l’herbe à tortue « Thalassia testudinum ». On distingue ces deux espèces aisément grâce à plusieurs critères :

- Syringodium f. se caractérise par des feuilles en forme de fil, longues de 50 cm maximum à l’extrémité arrondie, rassemblées par paquet de 2 à 4 feuilles. Le rhizome (la partie sous terraine de la tige) est très peu ancrée en profondeur et ses racines se trouvent par groupes de 3 directement sous la zone d’implantation des feuilles.

- Thalassia t. possède des feuilles à l’allure de rubans, vert clair et portant des sillons, leur extrémité est arrondie. D’une longueur de 30 cm maximum, les feuilles forment une sorte de bouquet. Les discrètes fleurs sont blanc verdâtres et ont l’apparence de petites « étoiles ». La partie inférieure est quant à elle composée d’un rhizome rampant, plongeant de quelques centimètres dans le sable.

Il existe une troisième espèce d'herbier dans l'archipel nommée Halophila stipulacea. Cette espèce contrairement aux deux précédentes n'est pas une espèce locale mais une espèce introduite. Cette espèce est une espèce invasive très répandue qui remplace les espèces natives précédemment citées. Elle se différencie des autres espèces par la taille de ses feuilles qui sont très courtes comparé aux autres.

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Herbe à tortue « Thalassia testudinum », crédits Simone Mège - PNG
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Herbe à lamantin « Syringodium filiforme », crédits Mélanie Dumoulin
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L'espèce invasive Halophila stipulacea, crédits Simone Mège - PNG

Les herbiers sont indispensables au bon fonctionnement de la vie marine, ils sont en effet un habitat de choix pour de nombreuses espèces : poissons juvéniles, oursins blancs, lambis, étoiles de mer, etc.. et une source de nourriture pour de nombreuses espèces (tortues vertes, tortues imbriquées, oursins, etc...). En plus de ce rôle d'habitat, ces végétaux filtrent l’eau pour se nourrir préservant ainsi la clarté des eaux côtières. Les herbiers, qui sont des végétaux, font la photosynthèse, il produisent donc de l'oxygène dans le milieu marin et absorbent du CO2, ils ont donc également un rôle dans la régulation du climat en stockant du carbone. Et enfin, les herbiers protègent les côtes de l'érosion par leurs feuilles qui atténuent l’énergie des vagues et leurs racines ancrées dans les fonds sableux (ou vaseux).

Les herbiers sont des espèces fragiles soumises à de nombreuses pressions : introduction d’espèces invasives comme Halophila stipulacea qui prennent la place des végétaux locaux, la pollution des terres et des rivières qui sont lessivées lors des pluies et qui se déversent dans les océans, ou encore les ancres de navires qui arrachent les fonds sableux et emportent des fractions entières de prairies marines.

Pour plus d'informations sur les bons gestes à adopter pour préserver les herbiers : https://www.guadeloupe-parcnational.fr/fr/des-decouvertes/activites-de-pleine-nature/bien-se-comporter-dans-des-espaces-naturels/ancrer-ou

Pour plus d'informations sur les herbiers : https://www.guadeloupe-parcnational.fr/fr/des-connaissances/les-missions-scientifiques/lactualite-scientifique/sortie-en-mer-pour-visiter-nos


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